La révolution de l’IA dans l’éducation
Lorsqu’on parle d’intelligence artificielle (IA) dans l’éducation, on songe souvent à des robots futuristes ou des hologrammes enseignants. Pourtant, à Pleumeur-Bodou, dans les Côtes-d’Armor, un colloque se déroulait récemment sur l’usage et l’impact de l’IA dans le système éducatif français. La situation, bien loin des projections cinématographiques, révèle un débat profond sur l’avenir de notre éducation.
Le rendez-vous des experts à Pleumeur-Bodou
Le 15 janvier 2025, la Cité des télécoms accueillait un colloque organisé par l’Association française des acteurs de l’éducation (AFAE). Florence Tissot, principale du collège Yves-Coppens à Lannion, était présente. Elle explique que les enseignants ont initialement craint d’être remplacés par l’IA. Mais au fil des années, à l’instar de l’usage des outils comme ChatGPT, ces craintes se dissipent. Les enseignants réalisent l’importance irremplaçable de leur médiation avec les élèves.
William Marois, président de l’AFAE, insiste également sur l’incontournable soutien humain. Pendant le confinement dû à la COVID-19, l’enseignement en visioconférence a montré ses limites : de nombreux élèves ont perdu pied. Cette réalité soulève des questions cruciales sur l’intégration des technologies avancées dans les écoles, sans pour autant évincer l’accompagnement humain.
L’intelligence artificielle : un levier, pas un remplaçant
Derrière les portes de la Cité des télécoms, une question trottait dans toutes les têtes : quelle place l’IA peut-elle vraiment occuper dans nos établissements scolaires ? Pour Florence Tissot, l’IA doit être perçue comme un outil, rien de plus. Mais comment l’utiliser sans se perdre ? C’est là que Nathalie Glais, chercheuse au laboratoire Techné, intervient en visio pour éclairer ses auditoires sur le sujet.
La Drane (Délégation régionale académique au numérique éducatif) a profité de cette rencontre pour présenter divers usages et outils possibles. Et désormais, les élèves utilisent déjà ces technologies, parfois même mieux que leurs enseignants. Une situation qui pousse à la réflexion : est-il encore pertinent de maintenir des devoirs à la maison, dans un monde où les algorithmes peuvent faire une partie du travail ?
Reconnaître l’IA pour mieux l’exploiter
L’intégration de l’IA à l’école ne doit pas être abordée avec scepticisme ou crainte. Florence Tissot, bien que sceptique au départ, a pris conscience du potentiel de l’IA pour les tâches répétitives comme la création de questionnaires. Pour elle, l’IA sert de base, mais nous devons garder notre esprit critique aiguisé. « Analyser ce que produit l’IA est essentiel », dit-elle. Le message est clair : inutile de diaboliser la technologie, les jeunes y seront confrontés, qu’on le veuille ou non.
William Marois conclut que le diable n’est pas dans les algorithmes. L’essence de l’éducation moderne résidera plutôt dans un jeu subtil entre innovation technologique et tradition pédagogique. Comment concilier ces deux forces ? Peut-être la réponse est-elle à chercher du côté de ces fameux échanges, comme à Pleumeur-Bodou, où la révolution tranquille de l’IA prend forme.
La nécessité d’une approche équilibrée
L’évolution rapide des technologies éducatives incite à ne pas se laisser déborder par l’enthousiasme technophile sans garde-fou. Le défi réside donc dans la création d’un espace où l’humain et l’IA coexistent harmonieusement. Évitons que l’innovation ne devienne une contrainte, usons-en pour enrichir l’expérience d’apprentissage.
Nous observons justement que cette rencontre bretonne n’est qu’un reflet à petite échelle des interrogations qui secouent le monde éducatif à travers le globe. Peu importe l’issue de ces discussions, une chose est sûre : nous sommes tous invités à prendre part à ce débat passionnant sur l’avenir de l’éducation.
