Avec l’annonce du nouveau programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS) qui sera présenté le 29 janvier prochain, l’éducation nationale française franchit un nouveau cap en matière de sensibilisation dès le plus jeune âge. Cette initiative, portée par la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, depuis son arrivée au poste, réaffirme l’engagement du pays à traiter des questions essentielles autour de la sexualité et du consentement à l’école.
L’éducation sexuelle dès la maternelle : une nécessité ?
Imaginez : vous êtes parent ou enseignant, et vous vous demandez si l’intégration de ce programme dès la maternelle n’est pas un peu précipitée. C’est une question légitime. Toutefois, en ancrant ces apprentissages tôt, l’objectif est de casser les stéréotypes de genre dès le berceau, pour ainsi dire. Et ne vous laissez pas tromper par les apparences : il ne s’agit pas uniquement de sujets de “grandes personnes”. Derrière cela, il y a l’impératif de prévenir des comportements sexistes et de sensibiliser contre les violences, aussi insidieuses soient-elles. Parler de consentement à l’école ? Pourquoi pas, après tout, consentir, n’est-ce pas être véritablement entendu ?
Les enjeux de la nouvelle version de l’EVARS
Vous vous rappelez d’Anne Genetet, l’ancienne locataire de la rue de Grenelle ? Eh bien, ses travaux ne sont pas balayés du revers de la main, loin de là. Le programme repensé conserve une grande partie de sa structure initiale tout en renforçant certains aspects préoccupants de notre époque. Avec notre société digitale, où nos adolescents sont constamment connectés, la prévention face aux dangers des réseaux sociaux est inévitablement mise sur le plateau. Et que serait une véritable éducation à la sexualité sans aborder l’influence grandissante – et parfois pernicieuse – de la pornographie ? En cela réside la mission : informer pour prémunir.
Prenez l’inceste par exemple, un fléau qui, hélas, reste souvent tapi dans l’ombre. Informer les jeunes sur leurs droits et les options disponibles s’ils rencontrent de telles situations est crucial. Et, bien que le programme soit ambitieux, il fait l’impasse sur la « théorie du genre », souvent mal interprétée et décriée par des mouvements politiques à l’extrême. Étrange, n’est-ce pas, comme certains termes enflamment des débats qui, parfois, tournent vite court ?
Un programme étoffé, mais des réticences subsistent
Vient alors la question : tout le monde est-il ravi de ces ajouts ? Pas vraiment. Il faut parfois se pincer pour y croire, mais l’éducation à la sexualité à l’école rencontre encore de la résistance. Certaines voix s’élèvent, notamment du côté d’une frange plus traditionnelle de la société, arguant que ces sujets sont du ressort familial. Pourtant, face aux réalités de notre époque, ignorer ces questions reviendrait à faire l’autruche ; or, l’école est un des rares lieux institutionnels où l’on peut parler franchement.
Et puis, il y a les attentes des élèves eux-mêmes ! Pour beaucoup, l’éducation sexuelle est bien plus qu’un cours obligatoire. C’est une bouleversante ouverture au dialogue sur leur propre identité, le rapport à l’autre, le respect et la compréhension mutuelle.
Une confrontation aux réalités numériques
L’internet, véritable phénomène tentaculaire, pose ses propres défis. Alors que les jeunes partagent une partie de leur vie en ligne, souvent sans filtre, comprendre les implications de leurs actions numériques est essentiel. Le danger n’est plus seulement la pédophilie classique mais s’est déplacé vers le cyberharcèlement et les violences numériques. Et si, parfois, l’école pouvait leur offrir les armes critiques pour se protéger et protéger les autres ?
Et que dire de la pornographie, ce géant silencieux dans la pièce ? L’effet de sa surexposition a des répercussions sur la perception des relations intimes et des normes corporelles. Éduquer sur ces sujets, c’est vecteur d’acceptation, en sapant les attentes irréalistes.
Vers où va-t-on ?
Que peut-on attendre après la présentation du 29 janvier ? D’ores et déjà, la ministre assure un soutien permanent et pérenne pour faire vivre ce programme, envisagé comme dynamique et évolutif. Il est évident que les politiques doivent accompagner ce changement. Peut-être aurons-nous le plaisir de voir un jour l’éducation à la sexualité considérée comme pierre angulaire du parcours scolaire, à l’égal des mathématiques ou de la littérature.
En conclusion, il est encourageant de constater que nous progressons vers une approche plus éclairée et compréhensive de l’éducation sexuelle. Les défis sont colossaux, mais l’éducation à travers la vie affective, relationnelle et sexuelle façonne une société plus consciente, plus respectueuse et mieux armée pour affronter les complexités de la modernité.