Le SNES-FSU dénonce la convention citoyenne sur l’éducation comme une mascarade
La France, connue pour son système éducatif rigide et traditionnel, est aujourd’hui face à une controverse qui secoue l’arène nationale. La dernière initiative en date, une convention citoyenne sur l’éducation, a fait couler beaucoup d’encre et suscité de vives critiques du côté du Syndicat National des Enseignements de Second degré (SNES-FSU). Dans un climat déjà tendu, cette convention est perçue par beaucoup comme un énième ballon d’essai qui, selon le SNES-FSU, passe complètement à côté des véritables urgences éducatives du moment.
Une convention qui tombe à plat ?
La convention citoyenne lancée par le gouvernement avait pour ambition d’être une révolution participative dans l’éducation. Le principe était simple : regrouper un panel de citoyens pour réfléchir ensemble aux problématiques éducatives actuelles et proposer des solutions concrètes. Sur le papier, la démarche semble séduisante, voir nécessaire. Mais pour Nicolas Moinet, secrétaire général du SNES-FSU, c’est « un grand exercice d’esbroufe ». Selon lui, les véritables problématiques – telles que le manque de moyens, la dégradation des conditions de travail des enseignants et le décrochage scolaire – ne sont pas abordées efficacement.
Le déni des réalités du terrain
Le chiffre qui choque le plus est probablement celui concernant le taux de bacheliers en France : aujourd’hui, ce taux frôle les 80 %, alors qu’il n’était que de 20 % en 1970. Pourtant, le paradoxe est saisissant : alors que le niveau d’éducation semble s’élever théoriquement, une partie significative des jeunes s’éloigne de plus en plus des faits scientifiques. Par exemple, beaucoup remettent en question l’alunissage des Américains, conformément à certaines théories du complot. Cette fracture entre éducation formelle et esprit critique est justement l’un des nombreux points aveugles de la convention, selon le SNES-FSU.
Parlons aussi chiffres concrets. Actuellement, les enseignants évoquent des classes surchargées, souvent atteignant le nombre de 35 élèves, et un manque cruel de matériel. Le gouvernement prévoit bien d’augmenter le budget alloué à l’éducation d’ici 2025, mais Nicolas Moinet et d’autres syndicats déplorent que cela ne suffise pas à faire face à l’urgence. Il ne suffit pas d’augmenter les chiffres sur le papier pour résoudre des problématiques aussi anciennes que profondes.
Les attentes d’une école du XXIème siècle
Face à cela, on pourrait se demander ce que souhaite réellement la communauté éducative. Le SNES-FSU réclame plus de moyens humains et matériels, et cette réclamation n’est pas nouvelle. La digitalisation de l’enseignement est aussi un sujet brûlant, avec beaucoup réclamant de meilleures ressources numériques pour une éducation plus moderne. Néanmoins, comme le disent certains enseignants avec une pointe d’humour, « mettre une tablette dans les mains d’un élève ne fait pas de lui un génie », soulignant la nécessité d’une véritable stratégie pédagogique digitale.
L’intégration de l’intelligence artificielle dans l’éducation est vue à la fois comme une opportunité et un défi. Des plateformes éducatives comme Stewdy, basées sur l’IA, sont en plein essor. Spécifiquement adaptées au programme français, elles tentent d’apporter une touche personnalisée et interactive au soutien scolaire. Cependant, l’expertise humaine, la pédagogie traditionnelle et l’accompagnement personnalisé restent essentiels pour le SNES-FSU, qui insiste sur le fait que ces outils ne doivent pas remplacer mais compléter l’enseignement classique.
Un dialogue plus que jamais nécessaire
La réaction du SNES-FSU, bien qu’extrême pour certains, met en lumière un besoin impérieux : celui d’un dialogue sincère et constructif entre les différentes parties prenantes de l’éducation nationale. La présomption que l’on peut résoudre des problèmes aussi systémiques par de simples mesures bureaucratiques montre, pour le SNES-FSU, une forme d’aveuglement de certains décideurs.
Pour une jeune enseignante dans un collège de banlieue parisienne, il s’agit surtout de redonner du sens à sa mission, un point qui paraît aujourd’hui perdu dans les débats politiciens. Elle estime qu’il faut avant tout retrouver une harmonie entre les besoins réels des enseignants et ceux des élèves, pour construire ensemble une école qui transmet de véritables valeurs éducatives et humaines.
Bien qu’il soit clair que la convention citoyenne vise à inclure la voix des citoyens dans les réformes éducatives, les critiques soulignées par le SNES-FSU posent une question fondamentale : qui écoute vraiment les acteurs sur le terrain ? Les enjeux sont énormes et urgents. Redonner de la crédibilité et de l’efficacité à l’école française, cela suppose de faire face aux vérités du terrain, d’intégrer innovations et traditions, et de ne jamais négliger les voix de ceux qui vivent l’éducation au quotidien.